
Arrivés hier soir à Nice, les toutous étaient en passe d'être euthanasiés aux Etats-Unis en Californie
21 heures hier sur la promenade des Anglais. Six petits chiens descendent en apparente bonne forme d'une camionnette. Bloqués plus longtemps que prévu à l'aéroport de Nice en raison de problèmes administratifs, ils ont atterri cinq heures plus tôt en provenance de Los Angeles. Et aux yeux de la trentaine de personnes venues à leur rencontre, ils font figure de miraculés.
Gumdrop, Dinky, Chester et les autres étaient promis à la mort. Comme cinq millions de chiens par an aux États-Unis, selon les chiffres fournis par une association américaine, ils devaient être euthanasiés à l'issue de trois jours passés dans une fourrière municipale.
Ils y ont échappé grâce à l'association « Companion animal protection society » qui, avec l'aide de donateurs privés, a organisé leur transfert en France.
Tout le monde ne s'en félicite pas
Sur quel critère s'est opérée la sélection ? « Ce fut très difficile, on a dû constituer une sorte de liste de Schindler, explique Carole Davis, une des responsables de l'association US. On a privilégié les chiens les plus faciles à adopter, ceux de race, âgés de moins de trois ans et pesant moins de six kilos. »
Placés dans un premier temps en quarantaine sur le sol américain, mesure destinée à s'assurer de l'absence de maladies, les six chiens ont été stérilisés et vaccinés.
Avant de prendre un vol de la compagnie Air France qui a consenti, pour l'occasion, un tarif préférentiel. Pris en charge à l'arrivée par plusieurs associations, dont la Société de défense des animaux de Patrick Villardry, certains vont être placés en famille d'accueil, d'autres directement adoptés.
Également soutenue par l'adjointe au maire déléguée à la protection animale, Andrée Alziari-Nègre, l'opération ne fait pas que des heureux. Sur le trottoir de la Prom', plusieurs personnes la dénoncent bruyamment. « On amène des chiens de l'étranger alors qu'il y en a déjà trop sur la Côte d'Azur », s'insurge ainsi Monie Schilling, médecin à la retraite. « Comme s'il n'y avait pas assez de déjections », renchérit, à ses côtés, Geneviève Rey qui habite le quartier du Parc Impérial.
D'autres transferts devraient pourtant intervenir. « En temps normal, avance Carole Davis,500 000 Californiens se séparent chaque année de leur animal de compagnie dès lors qu'ils s'en lassent et le jugent encombrant. Si cette triste réalité n'épargne pas la France, elle y atteint une moindre ampleur. Avec la crise frappant durement les États-Unis, le nombre d'abandons devrait, là-bas, doubler. Nous avons l'obligation morale d'intervenir... »
Article vu 275 fois